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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 09:30
akropoli-11febr12.jpg
De: "Poèmes pour tous" - Paul Eluard

ATHENA

Peuple grec peuple roi peuple désespéré
Tu n'as plus rien à perdre que la liberté
Ton amour de la liberté de la justice
Et l'infini respect que tu as de toi-même

Peuple roi tu n'es pas menacé de mourir
Tu es semblable à ton amour tu es candide
Et ton corps et ton coeur ont faim d'éternité
Peuple roi tu as cru que le pain t'était dû

Et que l'on te donnait honnêtement des armes
Pour sauver ton honneur et rétablir ta loi
Peuple désespéré ne te fie qu'à tes armes
On t'en a fait la charité fais-en l'espoir

Oppose cet espoir à la lumière noire
A la mort sans pardon qui n'a plus pied chez toi
Peuple désespéré mais peuple de héros
Peuple de meurt-la-faim gourmands de leur patrie

Petite et grand à la mesure de ton temps
Peuple grec à jamais maître de tes désirs
La chair et l'idéal de la chair conjugués
Les désirs naturels la liberté le pain

La liberté pareille à la mer au soleil
Le pain pareil aux dieux le pain qui joint les hommes
Le bien réel et lumineux plus fort que tout
Plus fort que la douleur et que nos ennemis

Paul Eluard, 9 décembre 1944, en hommage à l'héroïque résistance de ce grand peuple.
 
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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 08:38

esclavage1

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 11:55
 Fanon-Mandès-France MireilleDéclaration de Mireille Fanon-Mandès-France, fille ainée du grand militant anti-colonialiste Franz Fanon
UNE SEULE CIVILISATION HUMAINE

La polémique autour des propos de Claude Guéant, ministre de l’intérieur, sur la hiérarchie des civilisations est l’expression de la grave crise morale traversée par la classe politique française.
     Face à une déclaration scandaleuse, il ne s’est trouvé qu’un seul député pour crier son indignation. Serge Letchimy, député de la Martinique, est cloué au pilori parce qu’il aurait évoqué les camps de concentration, lieu ultime de la barbarie, en tant que conséquence tragique d’une idéologie européenne. Pourtant qu’y a-t-il de choquant dans la déclaration du député ? Le fait qu’il ait osé évoquer le génocide des juifs d’Europe perpétré par des Européens pour illustrer la continuité et la prégnance d’une certaine idéologie occidentale ? Ou qu’il ait accusé le ministre de l’intérieur de racolage des voix d’extrême-droite ?
 
    
     Au-delà des contorsions rhétoriques et des manœuvres électoralistes, ce que révèle la polémique autour des déclarations du ministre de l’Intérieur est la nature réelle d’une élite de pouvoir qui n’hésite plus à exprimer un discours de haine dont la cible prioritaire est l’Islam et les musulmans. Face à une crise qu’elle est bien incapable de juguler et au creusement, sans précédent, des inégalités dont elle est responsable, une partie non négligeable de la droite française revient vers ses tropismes racistes fondateurs. Le calcul électoraliste, froid, qui consiste à tout faire pour capter un électorat sensibilisé par des années de matraquage médiatique au discours de peur et de haine du populisme démagogique n’est pas la seule explication. Les élites politiques françaises, et la droite n’est pas seule en cause -tant est engagée la responsabilité du Parti Socialiste-, n’ont jamais reconnu l’héritage raciste et colonial de la République. Et qu’on ne vienne pas parler de repentance ou d’auto-flagellation ! Il s’agit du courage de regarder l’histoire en face, sans faux-fuyants ni mystification politicienne. Le déni et l’occultation expliquent pour une large part la renaissance du discours essentialiste et les tentatives de réécriture d’une histoire mythifiée. Les soubassements de l’idéologie raciste et suprématiste, dont le nazisme a été une évolution naturelle, sont intacts.
 
     C’est sur ces bases que se construit méthodiquement le discours de l’islamophobie. La stigmatisation de l’Islam et des musulmans derrière des proclamations lénifiantes est assumée au nom de la lutte contre les intégrismes et une instrumentalisation de la laïcité comme moyen d’exclusion. Personne n’est dupe et tous lisent clairement les intentions de dirigeants politiques dont le cynisme n’a d’égal que l’irresponsabilité. De dérapages calculés en petites phrases lourdes de sens, le ministre de l’Intérieur, avec d’autres figures de ce courant, assume la dérive du sarkozysme -déclinaison locale du néo-conservatisme américain- vers les régions les plus sinistres d’une idéologie à l’exact opposé des valeurs universelles proclamées par la République. En réactualisant l’inepte théorie de la guerre des civilisations, ce ministre réinjecte effectivement dans le débat politique des notions en vigueur au cours des heures les plus sombres de l’histoire de France.
 
     Devant ces attaques frontales contre les plus hautes valeurs de l’universalisme et contre l’esprit de ce que fut la résistance française, l’heure n’est plus aux atermoiements ni à la réprobation silencieuse. La mobilisation résolue contre le racisme et toutes ses déclinaisons est plus que jamais la priorité pour tous ceux qui veulent une France en paix avec elle-même et dans laquelle l’ensemble des citoyens, athées ou de toutes confessions, peuvent se reconnaitre dans le respect, l’égalité, et le droit. L’Islam et les musulmans autant que les autres. Les esprits retors au service du racolage politique le plus éhonté peuvent vociférer et occuper le champ médiatique, ils ne parviendront pas à modifier le cours de l’histoire. Il n’y a pas de civilisation supérieure ou de civilisation inférieure, il n’y a qu’une seule civilisation, c’est celle de l’humanité toute entière.
 
Mireille Fanon-Mendès France
Fondation Frantz Fanon, Paris, le 8 février 2012

Babouze.jpg
 
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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 10:42

Un hôpital grec sous contrôle populaire

 

Les agents hospitaliers de Kilkis, en Grèce, ont occupé leur hôpital local et ont publié une déclaration disant qu'il était désormais entièrement sous contrôle ouvrier. Voir le site: libcom.org

 

Hôpital de Kilkis © libcom.org

Hôpital de Kilkis © libcom.org

 

L'hôpital général de Kilkis en Grèce (Macédoine centrale) est maintenant sous contrôle populaire. Les travailleurs hospitaliers ont déclaré que les problèmes qui durent depuis longtemps du Système de santé national (l'ESY) ne pouvaient être résolus.

Les travailleurs ont répondu à l'accélération du régime des mesures impopulaires d'austérité en occupant l'hôpital et l'ont déclaré sous contrôle direct et complet par les travailleurs. Toutes les décisions seront dorénavant prises par les « travailleurs de l'assemblée générale ».

 

Grèce

 

Les travailleurs de l'hôpital ont déclaré que « Le gouvernement n'est pourtant acquitté de ses responsabilités financières et, si leurs demandes ne sont pas satisfaites, ils se tourneront vers la communauté locale pour avoir le plus large soutien possible afin de garantir les soins de santé publique gratuits soins et de renverser le gouvernement et tous les politiques néolibérales. »

 

A partir du 6 février, le personnel hospitalier ne traitera que les soins d'urgence tant que leurs salaires et les sommes qui leur sont dues ne seront pas payées. Ils demandent également un retour aux niveaux des salaires qu'ils percevaient avant la mise en œuvre de mesures d'austérité.

La prochaine assemblée générale aura lieu le 13 février, et une conférence de presse le 15.

 

La déclaration suivante a été diffusée par les travailleurs :

1. Nous constatons que les problèmes actuels et durables de l'ESY (le système national de santé) et des organisations apparentées ne peuvent être résolus par des demandes spécifiques et isolées ou concernant nos intérêts particuliers, car tous ces problèmes sont le fruit d'une politique gouvernementale antipopulaire plus générale et du néolibéralisme mondial.

2. Nous constatons aussi, qu'en faisant des revendications particulières nous faisons en fait le jeu d'un gouvernement brutal. Ce pouvoir, pour faire face à son ennemi – qui est constitué par le peuple affaibli et divisé, fait tout pour empêcher la création d'un front uni et populaire à l'échelle nationale et mondiale ayant des intérêts communs et des exigences contre l'appauvrissement social créé par les autorités politiques.

3. Pour cette raison, nous plaçons nos intérêts particuliers dans le cadre général de revendications politiques et économiques qui sont posés par une très grande partie du peuple grec qui est aujourd'hui sous l'attaque du capitalisme la plus brutale. Ces revendications doivent petre défendues jusqu'au bout afin d'aboutir, dans la coopération entre les classes moyennes et populaires de notre société.

4. La seule façon d'y parvenir est de remettre en question, dans l'action, non seulement la légitimité politique mais aussi la légalité d'un pouvoir arbitraire, autoritaire et antipopulaire qui avance à grand pas vers le totalitarisme.

5. Les travailleurs de l'Hôpital général de Kilkis répondent à ce totalitarisme par la démocratie. Nous occupons l'hôpital public et le mettons sous notre contrôle direct et total. L'hôpital de Kilkis sera désormais auto-gouverné et le seul moyen légitime de prise de décision sera l'Assemblée générale de ses travailleurs.

6. Le gouvernement n'est pas libéré de ses obligations économiques de dotation en personnel et en fournitures. Si il continue à ignorer ces obligations, nous serons obligés d'informer le public de cette situation et de demander au gouvernement local mais surtout à la société civile de nous soutenir par tous les moyens pour :

     (a) la survie de notre hôpital

     (b) le soutien au droit aux soins de santé public et gratuits

    (c) le renversement, par une lutte commune populaire, de l'actuel gouvernement et de toute autre politique néolibérale, d'où qu'elle vienne

    (d) une démocratisation profonde et substantielle, c'est à dire une démocratisation qui permettra à la société réelle et non pas à des tiers de prendre les décisions concernant son avenir.

7. Le syndicat de l'hôpital de Kilkis commencera, à partir du 6 février, une grève en n'assurant que les soins d'urgence jusqu'au paiement complet pour les heures travaillées et la hausse de nos salaires au niveau qu'il était avant l'arrivée de la troïka (UE- BCE-FMI). Pendant ce temps, sachant très bien quelle est notre mission sociale et nos obligations morales, nous protégerons la santé des citoyens qui viennent à l'hôpital en fournissant des soins de santé gratuits à ceux qui en ont besoin, appelant le gouvernement afin qu'il prenne ses responsabilités, en espérant qu'il renoncera en dernière minute à sa cruauté sociale immodérée.

8. Nous décidons qu'une nouvelle assemblée générale aura lieu, le lundi 13 février dans le hall du nouveau bâtiment de l'hôpital à 11 heures, afin de décider des procédures qui sont nécessaires pour mettre en œuvre efficacement l'occupation des services administratifs et réaliser avec succès l'auto-gouvernance de l'hôpital, qui débutera à partir de ce jour-là. Les assemblées générales auront lieu tous les jours et seront l'instrument primordial pour la prise de décision en ce qui concerne les employés et le fonctionnement de l'hôpital.

Nous appelons à la la solidarité du peuple et des travailleurs de tous les secteurs, à la collaboration de tous les syndicats des travailleurs et des organisations progressistes, ainsi qu'au soutien de tous les médias qui ont choisi de dire la vérité. Nous sommes déterminés à continuer jusqu'à ce que les traîtres qui vendent notre pays et nos gens s'en aillent. C'est eux ou nous!

 

Les décisions ci-dessus seront rendues publiques par le biais d'une conférence de presse à laquelle tous les médias sont invités mercredi 15/2/2012 à 12h30. Nos assemblées quotidiennes commencent le 13 Février. Nous allons informer les citoyens sur chaque événement important qui aura lieu dans notre hôpital par le biais de communiqués de presse et conférences. En outre, nous allons utiliser tous les moyens disponibles pour faire connaître ces événements afin de faire de cette mobilisation réussie.

 

Nous appelons:

a) Nos concitoyens faire preuve de solidarité avec notre mouvement,

b) Tout citoyen injustement traité de notre pays à agir par des actions de contestation et d'opposition contre ses oppresseurs,

c) Nos collègues d'autres hôpitaux à prendre des décisions similaires,

d) les employés dans d'autres domaines du secteur public et privé et les participants à des organisations syndicales et progressistes à agir de même, afin d'aider notre mobilisation à prendre la forme d'une résistance universelle ouvrière et populaire et de soulèvement, jusqu'à la victoire finale contre l'élite économique et politique qui aujourd'hui opprime notre pays et le monde entier. ■

 

Cet articles paru dans Libcom.org. Une autre action d'auto-organisation des travailleurs est en cours de préparation au journal Eleftherotypia qui emploie 800 personnes (Inprecor).

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 11:36

BaroinSelon une information publiée par le quotidien "Le Monde",  cent mille à deux cent mille foyers, selon  les estimations de la commission des finances de l'Assemblée nationale deviendrons imposables sur le revenu. Pour ceux, qui étaient jusqu'ici dispensés d'impôt sur le revenu, il s'agiradésormais  de payer le fisc, relève "Le Parisien" du lundi 6 février.

 

En cause, une mesure  passée sans grand bruit, au beau milieu du plan de rigueur de novembre 2011 : le  gel du baromètre de l'impôt sur le revenu pour deux années consécutives, 2012 et  2013, soit sa désindexation du taux de l'inflation. En d'autres termes, il n'y a  plus d'ajustement de cet impôt à la hausse des prix, qui a pourtant atteint +  2,1 % l'année dernière selon le quotidien.
 

 

Les familles non imposables,  outre le fait de goûter pour la première fois aux joies de la feuille d'impôts,  risquent ainsi de perdre les aides qui correspondaient à leur tranche – des tarifs de cantine aux réductions dans les transports. Les conséquences sont  également non négligeables pour des milliers d'autres foyers qui, par effet  domino, changeront de tranche et devront payer davantage cette année, note  encore Le Parisien.
 

 

Selon le Syndicat national unifié des impôts, la hausse  pourrait atteindre 12,5 % pour un célibataire. Et "un couple gagnant chacun le  smic sur treize mois verra son impôt sur le revenu grimper de 60 euros. Plus les  revenus sont faibles, plus la hausse d'impôt est douloureuse".


Par ailleurs, le barème de l'ISF (impôt sur la fortune) ayant également  été immobilisé, cet impôt sera, lui aussi, un tout petit peu plus élevé! Cette "mesurette"  devrait tout de même rapporter 1,7 milliard d'euros à l'Etat en 2012, et le  double en 2013.

 

Bref faire payer aux travailleurs les milliards donnés généreusement aux riches, aux banques: ça continue et s'amplifie! Quel candidat aujourd'hui propose un vrai renversement de la vapeur? Aucun! Plus que jamais et comme toujours, seule la lutte, la grève reconductible fera céder: nous y sommes contraint!

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 10:48

NE LAISSONS PAS FAIRE: LES SOLUTIONS EXISTENT !

RESISTANCE !

 

"Réunis dimanche pendant cinq heures, les chefs des trois partis (socialiste - droite et extrême droite) représentés dans le gouvernement de Lucas Papademos ont réussi à s'entendre sur le volume des économies à réaliser  (1,5 point de PIB), sur la mise en place de réformes visant à abaisser les coûts de production et sur un schéma de recapitalisation des banques".

 

..... et pendant ce temps là:

      Crise humanitaire
      sans précèdent
      en Grèce
par Sonia Mitralia
Ce discours de Sonia Mitralia, membre du Comité grec contre la dette et du CADTM international, a été prononcé devant la Commission Sociale de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe qui s’est tenue le 24 janvier 2012 à Strasbourg sur le thème : « Les mesures d’austérité - un danger pour la démocratie et les droits sociaux".
     Presque deux ans après le début du traitement de choc imposé par la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le Fonds monétaire  international à la Grèce, son bilan est catastrophique, révoltant et inhumain.
   Tout d’abord, même les inspirateurs de ces politiques admettent maintenant ouvertement non seulement leur échec patent, mais aussi que leurs recettes étaient dès le début totalement erronées, irréalistes, inefficaces et même contre-productives. En voici une illustration qui concerne non pas une question secondaire mais le cœur du problème, la dette publique grecque elle-même. Selon tous les responsables du désastre grec, si leurs politiques (d’austérité plus que draconienne) s’avéraient efficaces à 100%, ce qui est d’ailleurs totalement illusoire, la dette publique grecque serait ramenée en 2020 à 120% de PIB national, c’est-à-dire au taux qui était le sien … en 2009 quand tout ce jeu de massacre a commencé ! En somme, ce qu’ils nous disent maintenant cyniquement, c’est qu’ils ont détruit toute une société européenne… absolument pour rien !
       Mais, comme si tout cela ne suffisait pas, ils persistent à imposer aux Grecs – mais aussi pratiquement à tout le monde (ndlr: la France y compris) - exactement les mêmes politiques qu’eux-mêmes admettent qu’elles ont échoué. C’est ainsi qu’on est désormais en Grèce au septième « Mémorandum » d’austérité et de destruction de services publics, après que les six premiers ont fait preuve d’une totale inefficacité ! On assiste au Portugal, en Irlande, en Italie, en Espagne et un peu partout en Europe à l’application de ces mêmes plans d’austérité draconienne qui aboutissent partout au même résultat, c’est-à-dire enfoncer les économies et les populations dans une récession et un marasme toujours plus profonds.
     En réalité, des expressions telles que « austérité draconienne » sont absolument insuffisantes pour décrire ce qui est en train de se passer en Grèce. Les salaires et les retraites sont amputés de 50% ou même, dans certains cas, de 70%. La malnutrition fait des ravages parmi les enfants de l’école primaire, la faim fait son apparition surtout dans les grandes villes du pays dont le centre est désormais occupé par des dizaines des milliers des SDF misérables, affamés et en haillons. Le chômage atteint désormais 20% de la population et 45% des jeunes (49,5% pour les jeunes femmes). Les services publics sont liquidés ou privatisés avec comme conséquence que les lits d’hôpitaux sont réduits (par décision gouvernementale) de 40%, qu’il faut payer très cher même pour accoucher, qu’il n’y a plus dans les hôpitaux publics des pansements ou des médicaments de base comme des aspirines. L’Etat grec n’est toujours pas capable, en janvier 2012 !, de fournir aux élèves les livres de l’année scolaire commencée en septembre passé. Des dizaines de milliers de citoyens grecs handicapés, infirmes ou souffrants des maladies rares se voient condamnés à une mort certaine et à brève échéance après que l’Etat grec leur a coupé les subsides et les médicaments. Le nombre de tentatives de suicide s’accroît à une vitesse hallucinante, comme d’ailleurs celui des séropositifs et des toxicomanes abandonnés désormais à leur sort par les autorités. Des millions de femmes grecques se voient maintenant chargées des tâches normalement assumées par l’Etat à travers ses services publics quand ceux-ci n’étaient pas encore démantelés ou privatisés par les politiques d’austérité. La conséquence en est un véritable calvaire pour ces femmes grecques : non seulement elles sont les premières à être licenciées et sont contraintes d’assumer les tâches des services publics en travaillant de plus en plus gratuitement à la maison, mais elles sont aussi directement visées par la réapparition de l’oppression patriarcale qui sert d’alibi idéologique au retour forcé des femmes au foyer familial.
     On pourrait continuer presque à l’infini cette description de la déchéance de la population grecque. Mais, même en se limitant à ce qu’on vient de dire, on constate qu’on se trouve devant une situation sociale qui correspond parfaitement à la définition de l’état de nécessité ou de danger reconnu depuis longtemps par le droit international. Et ce même droit international oblige expressément les Etats à donner la priorité à la satisfaction des besoins élémentaires de ses citoyens et non pas au remboursement de ses dettes.
      Comme le souligne la Commission du droit international de l’ONU à propos de l’état de nécessité : « On ne peut attendre d’un État qu’il ferme ses écoles et ses universités et ses tribunaux, qu’il abandonne les services publics de telle sorte qu’il livre sa communauté au chaos et à l’anarchie simplement pour ainsi disposer de l’argent pour rembourser ses créanciers étrangers ou nationaux. Il y a des limites à ce qu’on peut raisonnablement attendre d’un État, de la même façon que pour un individu. »
      Notre position, partagée par des millions de Grecs, est claire et nette et se résume au respect du droit international. Les Grecs ne doivent pas payer une dette qui n’est pas la leur pour plusieurs raisons.
 - Primo, parce que l’ONU et les conventions internationales -signées par leur pays mais aussi par les pays de leurs créanciers- intiment à l’Etat grec de satisfaire en toute priorité non pas ses créanciers mais plutôt ses obligations envers ses nationaux et les étrangers qui se trouvent sous sa juridiction.
 - Secundo, parce que cette dette publique grecque, ou au moins une part très importante, semble réunir tout les attributs d’une dette odieuse, et en tout cas illégitime, que le droit international intime de ne pas rembourser. C’est d’ailleurs pourquoi il faudrait tout faire non pas pour empêcher (comme l’Etat grec le fait maintenant) mais plutôt pour faciliter la tache de la Campagne grecque pour l’audit citoyen de cette dette afin d’identifier sa part illégitime.
     Notre conclusion est catégorique : la tragédie grecque n’est ni fatale ni insoluble. La solution existe et la répudiation, l’annulation et le non paiement de la dette publique grecque en font partie en tant que premier pas dans la bonne direction. C’est-à-dire, vers le salut de tout un peuple européen menacé par une catastrophe humanitaire sans précédent en temps de paix…

 
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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 17:09

 

Pour ceux qui auraient raté quelque chose.

 

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=tBezVTb9Jm4#!

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 11:20

La fédération des Finances CGT a réalisé une animation sur la réalité de la dette publique.

La dette est-elle si élevée ? Est-elle si dangereuse ?

La seule solution pour y remédier passe-t-elle par une réduction drastique des dépenses publiques ?

Qui nous prête de l’argent ?

Dans quelles conditions ?

Comment faire pour sortir de là ?

 

Voir l'animation: http://www.youtube.com/user/FinancesCGT

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 17:42

Kucheida-LA REUNION DU CONSEIL MUNICIAL DE LIEVIN DU 1er FEVRIER A ETE CONSACREE A LA PRESENTATION DU PROJET EURALENS.

 

 

 

 

De quoi s’agit-il ? 

Les architectes auteurs du projet sont venus le présenter. Plus précisément, ils ont présenté la restructuration de la zone s’étendant de la gare de Lens au stade couvert de Liévin en passant par le Louvre Lens. Ce dernier ouvrira en décembre 2012. Pour les détails se reporter au quotidien la Voix du Nord du 2 février.Vous pouvez aussi consulter le document:

EURALENS EURALENS

 

Mais par contre, il importe de poser les vraies questions, entre autres celles que j’ai posées durant la séance.

Il s’agit de fusionner 4 villes, Lens, Liévin, Eleu et Avion et d’en créer le centre. Cette nouvelle ville gardera sous une forme non encore définie le nom de Lens qui sera ainsi propulsée au rang de capitale régionale. Mais quelle région ? Sans doute une nouvelle europole  qui reprendrait le nom d’Artois. Monsieur Kucheida a parlé d’une europole d’un million d’habitants.

 

Le maître mot de cette création sera le vert : des espaces verts, avec « densification » des   bâtiments. En clair construction de nouveaux immeubles pour que la nouvelle ville ressemble à une grande métropole et tourne définitivement la page du pays minier du pays noir comme l’a si joliment dit à la cérémonie des vœux de Liévin le président du Conseil Régional Daniel Percheron.

 

Et quels sont les atouts de ce nouveau Lens ? : le Louvre Lens, la gare TGV, le stade couvert de Liévin, le stade Bollaert où s’amuse gentiment l’actuelle équipe du RCL, qui a connu des temps meilleurs.

Je suis intervenu pour évoquer ces problèmes de fond au-delà des explications sur les paysages et routes.

 - Ma première interrogation a été de demander, capitale de quoi ? En effet ce n’était pas précisé et d’ailleurs le maire ne répondra pas. J’ai insisté sur la fermeture systématique des entreprises de la région – et souvent leur délocalisation – depuis la fermeture des mines et du textile. Comment peut-on faire une région, une grande ville sans production, sans création de richesses ? Le tourisme seul peut-il faire vivre ? J’ai demandé ce qui était prévu de ce point de vue. Dans sa réponse, le maire a déclaré que justement le problème majeur était celui du transport e qu’il fallait un tram et des bus pour que les personnes puissent se déplacer d’une façon rapide et fluide. Si l’économie fonctionne mal, c’est donc parce que les habitants ne peuvent pas se déplacer et non parce qu’il n’y a plus de travail ? La mise en place d’un tram fait partie du projet . Ainsi les habitants pourraient-il aller là ou il y a du travail, quel travail ?  Étrange réponse !

 

 - J’ai ensuite fait remarquer que nous étions devant un projet qui changeait de fond en comble l’existant et qu’aucune consultation de la population n’a été faite. Pour le maire de Liévin, qui a mis en place des comités de quartier, la population est régulièrement consultée dans ces comités. Les techniciens présentent les projets élaborés par les « services » et les habitants donnent leur avis. Et des habitants ont obtenu que le tracé d’une voie d’un lotissement ait été modifié. Je ne commente pas ! Il n’est jamais question des grandes orientations qui changent en profondeur la vie de nos villes.

D’ailleurs un adjoint a insisté sur la nécessité  de faire adhérer la population à ce grand projet. Donc d’informer etc etc…

 

 - J’ai terminé mon intervention en rappelant que cette politique de remplacement des structures mises en place par la Révolution : communes, départements, nation, par métropole, eurorégion, Europe (très largement et activement portée par le Parti Socialiste) n’a jamais été ouvertement débattue par le peuple.

Cette politique  a été décidée par des élus et des technocrates et mise en place un peu à la fois par la gauche et la droite, au nom de la démocratie représentative.

 

 

La démocratie participative, Monsieur Kucheida s’en réclame, mais en fait il pratique une archaïque démocratie représentative : c’est lui qui décide de tout, absolument tout. La population n’est pas véritablement consultée, sauf pour régler tel ou tel détail  d’un aménagement. Mais jamais les habitants ne sont invités à participer de bout en bout aux décisions. Une fois élus, les maires, conseillers régionaux, députés, sénateurs, présidents etc font ce qu’ils veulent et de préférence en dehors des mandats vaguement sollicités pour l’élection. Ainsi, Monsieur Sarkozy n’a jamais eu le moindre mandat pour liquider le contrat social de la Libération : création de la sécurité sociale, des conventions collectives, des nationalisations des grandes entreprises publiques etc. Il est vrai que les gouvernants socialistes n’en n’avaient pas non plus quand ils ont commencé à privatiser à tout va sous le gouvernement Jospin.

 

Il est temps, grand temps de prendre en main l’avenir de notre région et de se battre tous ensemble pour un autre avenir, une autre société débarrassée de la corruption, de l’exploitation. Une société débarrassée  des milliardaires qui ne savent plus quoi faire de leur argent, mais en prennent toujours plus aux travailleurs, aux salariés, aux couches moyennes qui pour la plupart vivent de leur salaire et non de dividendes toujours plus importants. 

 

En tout premier lieu, il faut exiger la ré industrialisation de notre région. Mais pas n’importe comment : un ré industrialisation sous contrôle des travailleurs et répondant aux besoins de la population.

jacques-lacaze.com

 

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 16:27

Bourdieu PierrePOUR UN SAVOIR ENGAGE

 

Il y a dix ans disparaissait le sociologue Pierre Bourdieu. Pour Pierre Bourdieu, la sociologie était un sport de combat! Il s'est consacré à un travail de décryptage des réalités sociales. Il est sans doute le dernier grand intellectuel engagé au coté des travailleurs. Parmi ses nombreux ouvrages retenons "La misère du monde", qui l'a fait connaître auprès d'un public populaire.

Des textes inédits sont publiés, dont cette intervention lors d'une rencontre en Grèce, à Athènes. Voici la présentation de ce texte:

 

Depuis les grèves de novembre et décembre 1995 en France, les interventions de Pierre Bourdieu ont été l’objet de critiques, souvent violentes, notamment de la part des journalistes et des intellectuels médiatiques dont il avait analysé le rôle social. Ce qui semble les avoir choqués avant tout, c’est qu’un « savant » intervienne aussi activement dans le domaine « politique ». L’implication du sociologue dans l’espace public remonte néanmoins au début des années 1960, à propos de la guerre d’Algérie.

    Désireux de « penser la politique sans penser politiquement », Pierre Bourdieu a cherché à démontrer que, loin de s’opposer, les sciences sociales et le militantisme peuvent constituer les deux faces d’un même travail, qu’analyser et critiquer la réalité sociale permettent de contribuer à sa transformation. Ce texte a été lu par son auteur lors d’une rencontre à Athènes, en mai 2001, avec des chercheurs et des syndicalistes sur des thèmes tels que l’Europe, la culture et le journalisme et figurera dans un livre à paraître au printemps, "Interventions (1961-2001). Sciences sociales et action politique" (Agone, Marseille).

 

Pour accéder au texte, cliquez sur:  Pour un savoir engagé

 

Mais en voici un extrait, qui me semble d'une très grande actualité:

 

... "Un mouvement social européen n’a, selon moi, de chance d’être efficace, que s’il réunit trois composantes : syndicats, mouvement social et chercheurs - à condition, évidemment, de les intégrer, pas seulement de les juxtaposer. Je disais hier aux syndicalistes qu’il y a entre les mouvements sociaux et les syndicats dans tous les pays d’Europe une différence profonde concernant à la fois les contenus et les moyens d’action. Les mouvements sociaux ont fait exister des objectifs politiques que les syndicats et les partis avaient abandonnés, ou oubliés, ou refoulés. D’autre part, les mouvements sociaux ont apporté des méthodes d’action que les syndicats ont peu à peu, encore une fois, oubliées, ignorées ou refoulées. Et en particulier des méthodes d’action personnelle : les actions des mouvements sociaux recourent à l’efficacité symbolique, une efficacité symbolique qui dépend, pour une part, de l’engagement personnel de ceux qui manifestent ; un engagement personnel qui est aussi un engagement corporel...."


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